L'exposition «
1997, Fashion Big Bang » au Palais Galliera explore les collections
Haute-Couture entre 1996 et 1998 en mettant l'accent sur la saison
printemps/été 1997 définis par Vogue Paris comme le « Big Bang
».
C'est une période charnière qui lança les défilés
spectacles du début du nouveau millénaire et qui mit en lumière
des couturiers super-stars.
Des nouveaux noms sont placés à la
tête de grandes maisons de couture parfois un peu vieillissante :
John Galliano chez Dior, Alexander McQueen chez Givenchy ou encore
Nicolas Ghesquière chez Balanciaga.
En parallèle, des couturiers
déjà installés explosent de créativité comme Thierry Mugler,
Jean-Paul Gaultier ou Christian Lacroix et d'autres débutent leurs
carrières comme Martin Margiela, Jeremy Scott, Martine Sitbon, Hedi
Slimane, Stella McCartney ou Olivier Theyskens.
Les défilés
deviennent des histoires, les mannequins des personnages. Ce sont de
véritables shows, diffusés dans le monde entier.
On mélange les
codes culturels, historiques et ethnographiques à la truelle.
C'est
beau, même splendide, mais avec un regard actuel, on ne peut
s'empêcher de se poser des questions sur l'appropriation culturelle de
certaines pièces.
Les stars ont aussi une importance en mettant dans la lumière ces créations en les utilisant pour parfaire leur univers. Je pense à Madonna avec la robe "sorcière/gothique" de Ghesquiere qu'elle portera lors d'une soirée des Golden Globe et qui définira son album "Frozen" (les robes de son clip sont signées Gaultier). Et il y a aussi le kimono crée par McQueen pour la couverture de l'album "Homogenic" de Bjork.
En 1997, j'avais 15 ans, je découvrais
la mode en regardant Mode 6, un petit encart de quelques minutes qui
présentait les défilés sur M6. J'étais fascinée par cet univers
qui racontait des mondes fantastiques.
Aujourd'hui, nous pouvons
aussi en constater les limites, surtout si on songe au destin de
certains couturiers (morts prématurées, chirurgies esthétiques à
outrance ou comportements problématiques). D'autres se sont éloignés
de la mode ou ont réussi, heureusement, à tenir jusqu’à
maintenant avec brio.
On peut aussi se questionner sur la médiatisation actuelle des défilés où la liste des invités est presque devenu plus importante que les vêtements présentés. J'ai la sensation que l'aspect financier à grande échelle a pris le pas sur « l'explosion » de créativité et c'est aussi un des intérêts de cette exposition: retourner en arrière, analyser le passé pour comprendre le présent.
Olivier Theyskens / Alexander McQueen pour Givenchy
Alexander McQueen pour Givenchy
La photographe va littéralement scanner les mannequins allongés sur un appareil Canon échelle 1. Cela me rappelle tellement mes années de Bts Stylisme de mode où on s'amusait à photocopier tout et n'importe quoi pour faire des images (il y avait un bug sur l'appareil et on pouvait les faire gratos).
Costumes du ballet Scenario de Merce Cunnigham par Rei Kawakubo
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